De Palestrina à la renaissance palestrinienne:
modalité et polyphonie au XVIe et au XIXe siècle
du Samedi 4 juillet 9h au Mercredi 8 juillet en soirée
Participants:
Gérard Geay, professeur d'écriture
Jean-Yves Haymoz, professeur de contrepoint à l'ancienne
Luca Ricossa, professeur de chant grégorien
Pierre-Alain Clerc, professeur d'orgue
On peut dire du compositeur flamand Adriaen Willaert (1480/90?-1562), Adriano pour les italiens,
qu'en quelque sorte il féconde la musique italienne à travers les plus brillants compositeurs
du XVIe siècle qui sont ses élèves. Parmi ceux-ci, Gioseffo Zarlino (1517-1590) joue un
rôle essentiel en rédigeant les textes théoriques fondateurs de ce qu'on nommera ensuite la
prima prattica, dont les principes reposent principalement sur l'oeuvre de Willaert.
Cette prima prattica constitue à la fois l'ultime évolution du contrepoint depuis ses origines
médiévales et, aux côtés de la Basse Continue, la base de l'enseignement de la composition
jusqu'au début du XIXe siècle.
Paradoxalement, c'est au moment même où l'enseignement du contrepoint rompt avec cette tradition
séculaire et se modernise, par exemple en substituant à l'ancienne tonalité (comme on nommait à
l'époque la tonalité grégorienne) la tonalité moderne, que le mythe de Palestrina sauveur de la musique
d'église s'exprime avec force, y compris dans des mouvements populaires tels que le Cäcilienverein.
Erudits et compositeurs condamnent la décadence de la musique religieuse, corrompue par les influences
profanes issues de l'opéra et de la musique de danse. Alors que certains, nostalgiques d'un prétendu
âge d'or incarné par un Palestrina fortement édulcoré, témoignent d'un profond conservatisme, d'autres
au contraire, comme Franz Liszt, voient dans la polyphonie de la fin du XVIe siècle un puissant
moyen de renouvellement du langage musical. Cependant, ce désir de pureté modale originelle
conduit à une uniformisation du vieux fondx médiéval par l'élimination de tout élément dérangeant, comme
certaines altérations hors normes, fussent-elles authentiques. On va même jusqu'à rendre modal le
beau plain-chant baroque de Henri Dumont. Au même moment, le compositeur suisse Louis Niedermeyer,
fondateur de l'Ecole de musique religieuse de Paris où étudiera, entre autres, Gabriel Fauré, publie
avec Joseph d'Ortigue un Traité théorique et pratique de l'accompagnement du plain-chant.
Le programme s'articulera autour de quatre thèmes:
- la polyphonie de la Renaissance à travers les oeuvres de Willaert, Zarlino et Palestrina, par
la pratique du contrepoint improvisé et écrit, et par l'étude des traités;
- l'étude du traité de plain-chant de Cofferati (Florence, 1691) avec des exercices pratiques
d'après les règles qui y sont exposées. L'aspect traditionnel de cet enseignement sera mis en
évidence par la comparaison avec d'autres traités datant du début du XVIe siècle jusqu'au XIXe siècle
inclus;
- Palestrina et le XIXe siècle (Liszt, Wagner, Bruckner, etc.);
- la musique d'orgue du XIXe siècle.
Pour participer, écrire à:
Ecole Britten
3, rue de Varsovie
24000 Périgueux
Tél. (+33) 05.53.09.49.46
Fax. (+33) 05.53.09.49.31
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